Fictions

Mon credo littéraire ? Écrire en respectant quelques principes. En voici le noyau.

Première règle : ne pas faire chier le lecteur. Pour cela, mettre en place un style syncopé, rapide, variant les registres de langue. Supprimer les descriptions : un lecteur d’aujourd’hui a plus de bagage culturel qu’un lecteur au temps de Flaubert. Utiliser le symbolisme : une notation suffit pour suggérer le siècle.

Deuxième règle : construire des textes fragments, elliptiques, à lire rapidement. Si vous avez du temps à perdre, allez lire les classiques.

Troisième règle : écrire est un acte politique. Stop aux idéologies nauséeuses qui implicitent les textes, y compris les plus grands. Les misogynes, les racistes, les homophobes, hors de nos lignes ! Rêver à titiller le bas-ventre en glissant des scènes de cul, gays de préférence : elles font toujours gerber les bien-pensants.

Quatrième règle : aimer ses personnages. L’Autre, par définition, est toujours plus riche, plus intéressant que soi-même. Restituer l’énergie vitale, humaniste, qui est en chaque individu. Voler des portraits, si nécessaire. Bénir les gueules littéraires qui donnent l’envie d’écrire. Le répéter sans cesse : sous la plage des mots, le désir.

Cinquième règle : jouer. Peupler les textes, sans les énoncer, de références culturelles, historiques, intertextuelles même, à découvrir. La gageure : casser dans les récits d’autofiction la membrane séparant réalité et fiction. Ne pas l’oublier : écrire, lire sont une agitation de l’esprit, le meilleur moyen de lutter contre Alzheimer.

La règle d’or : toute écriture est un mensonge.

Tout le reste n’est que littérature.

PS : j’avais pensé à rédiger une préface pensum d’un autre tonneau. Mais voilà : je suis tombé dans le tonneau. Rendez-vous à la page “Divers” pour trouver le “bouillon/brouillon”.

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